La Caroline du Sud menace de quitter les États-Unis

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Les élus républicains de la Caroline du Sud ont soumis le 5 avril dernier un projet de loi au Comité judiciaire de l’État qui permettrait à l’État de se séparer des États-Unis dans le cas où le gouvernement fédéral enfreindrait le 2e amendement de la Constitution en se saisissant ainsi des armes légalement achetées.

Faisant partie des 10 amendements écrits puis votés le 15 décembre 1791, appelés Bill of Rights, Déclaration des Droits, ce second amendement stipule : « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé », traduction française du texte original.

Malgré que ce projet de loi n’ait que très peu de chance d’être ratifié, le simple fait de sa présentation envoie toutefois un message fort au gouvernement fédéral, en cette pleine période de débat acharné sur le contrôle des armes à feu que connaît le pays.

Dans un communiqué, rapporté par le journal The Independent, les députés ont déclaré : « L’assemblée générale se réunirait pour débattre d’une sécession des États-Unis en raison de la violation inconstitutionnelle du deuxième amendement de la Constitution par le gouvernement fédéral si ce dernier confisquait les armes à feu achetées légalement dans cet État ».

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Petit rappel historique. La Caroline du Sud est un État du Sud des États-Unis. Sa capitale et sa plus grande ville est Columbia. Plus de 4 millions d’habitants peuplent son territoire de 82 965 km2. Il se situe à la 24e place des États du pays au niveau de sa population et à la 40e place sur le plan de sa superficie. Divisé en 46 comtés, il est limitrophe à l’ouest et au sud de la Géorgie, au nord de la Caroline du Nord, et à l’est de l’Océan Atlantique. Il a été l’une des 13 colonies qui ont fondé les États-Unis après la Guerre d’indépendance. Dès 1562, son territoire est peuplé par des colons français huguenots, qui fondent la ville de Charlesfort et Fort Caroline. En 1663, les Britanniques récupèrent la région et constituent la province de Caroline. En 1723, elle devient une province autonome, incluant la future Géorgie. Comme ses États voisins, la Caroline du Sud prospère au cours du 18e et du 19e siècle grâce à une économie de plantation esclavagiste, le tabac et le coton. En 1776, l’une des provinces les plus actives dans la lutte des colonies contre les Britanniques, elle se révolte lors de la Révolution américaine et crée son propre gouvernement. En 1777, elle est le 1er État à signer les Articles de la Confédération. Le 23 mai 1788, elle devient le 8e État de l’Union. En décembre 1860, au début de la guerre civile, elle est également le 1er État à se séparer de l’Union. Durant le 20e siècle, sa population augmente fortement. Son économie agricole perdure tout en se diversifiant dans d’autres secteurs, comme celui de l’éducation universitaire. La Caroline du Sud compte d’ailleurs d’importantes universités. À l’image du Sud profond, elle est un bastion du Parti Républicain, très influencé par le protestantisme baptiste et un conservatisme social. La peine de mort par injection létale y est en vigueur. Quant à son environnement, à cause de son climat subtropical, elle est souvent frappée par des tornades et des cyclones tropicaux pendant les mois d’été. Elle est aussi pourvue d’une grande variété de milieux naturels, des zones montagneuses, des grands lacs et des paysages caractéristiques du sud, tels que des bayous et palmeraies.

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Enfin, la récente tuerie dans ce lycée en Floride a ravivé le débat sur la réglementation des armes à feu. Bien qu’aucune statistique officielle n’existe sur les ventes d’armes dans le pays, selon les estimations rapportées sur le site Vox, 357 millions d’armes auraient été vendues en 2013, un nombre bien supérieur à celui des habitants, dont le recensement de 2017 chiffre la population à 325,7 millions d’habitants sur l’ensemble du territoire. Le nombre d’armes circulant aux États-Unis progresse trois fois plus vite que la population. En 2017, 15 590 personnes ont été tuées par balle, un chiffre en sans cesse augmentation depuis quatre ans.

Très loin derrière, le seul pays approchant les États-Unis dans ce domaine est le Yémen avec 54,8 armes à feu pour 100 habitants.