Helly Luv contre Daesh

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Un joli coup de cœur cette semaine pour cette chanteuse qui ose s’attaquer à Daesh !

Devenue la véritable égérie de la lutte contre le terrorisme, en particulier des Peshmerga, forces armées constituées d’hommes et de femmes qui repoussent les soldats de l’État islamiste hors des grandes villes et régions qu’ils tentent de contrôler, cette chanteuse kurde s’opposant à Daesh dans ses chansons a reçu de nombreuses menaces de mort.

Surnommée la « Shakira » kurde, Helly Luv, 27 ans, de son vrai nom Helan Abdulla défie tous les codes.

À la voir avec ses tenues fashion, son contouring, son maquillage « pot de peinture », en gros, un look totalement superficiel, elle pourrait laisser penser qu’elle n’est qu’une starlette people stupide de plus à la mode.

Or, il ne faut pas se fier aux apparences ! Et le fameux dicton « l’habit ne fait pas le moine » ne pourrait pas mieux s’appliquer que cela à cette chanteuse !

Car, bien au-delà de ce qu’elle représente physiquement, son parcours a de quoi surprendre, surtout son combat très engagé contre les « ennemis du monde », comme elle les appelle.

Née au Kurdistan iranien d’une mère, ancienne combattante Peshmerga, elle fuit son pays avec sa famille pour se réfugier en Turquie puis en Finlande afin d’échapper au dictateur Saddam Hussein. Se rendant aux États-Unis à la fin de ses études, sa carrière de chanteuse démarre. N’oubliant pas ses origines et choquée par ce que son peuple continue de subir, elle décide de s’engager contre l’envahisseur.

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En 2013, elle sort une chanson très engagée, « Risk it all », « Tout risquer », dans laquelle elle appelle à résister contre l’oppression et son obscurantisme. C’est alors qu’elle commence à recevoir des menaces de mort. Mais bien décidée à poursuivre le combat, elle ne se laisse pas intimidée et l’année suivante, elle sort un nouveau single, « Revolution », encore plus engagé, dans lequel elle invite non seulement son peuple à lutter pour la paix mais elle s’adresse aussi de manière de plus soutenue aux combattants kurdes qu’elle met en avant dans un clip très coloré et très provocateur à l’encontre de Daesh. Pour tourner ce clip, elle s’est rendue directement en Irak, dans un village près de Mossoul, l’une des zones les plus dangereuses du conflit et où elle n’a pas hésité à mettre sa vie en danger pour ces images reflétant l’espoir.

En 2014, dans l’émission de télévision Tracks, surnommée « le cocktail molotov musical du Kurdistan » et qui lui a été consacrée, elle a déclaré : « Je suis une artiste alors je n’ai pas de fusil. Mon arme, ce sont la musique et l’art, et je suis convaincue que mon message peut toucher des millions de gens. »

Ayant attirée les foudres des jihadistes, elle apparaît sur la liste noire de Daesh, mais elle continue le combat en apparaissant toujours en femme « bimbo » sur les réseaux sociaux, les médias, et en allant également dans les camps de réfugiés qu’elle a elle-même connus lorsqu’elle était enfant afin d’y distribuer des vivres.

Helly Luv souhaite que son engagement ne soit pas vain et puisse produire un impact sur le plus de monde possible. Elle était d’ailleurs présente lors du festival de Cannes de cette année pour défendre le film Peshmerga de Bernard Henri-Levy ; film documentaire rendant compte de la situation de ces soldats au cœur du conflit contre Daesh, et dans lequel elle y joue l’une des héroïnes. En compétition mais n’ayant pas été retenu, le film sera présenté dans les salles de cinéma ce 8 juin.

En finalité, l’image qu’elle renvoie d’elle n’est ni plus ni moins qu’un appel à la liberté féminine et surtout une provocation des plus outrancières pour Daesh.