Hanan Al Hroub a reçu le Global Teacher Prize

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Le 13 mars, la Fondation Varkey a décerné son Global Teacher Prize, l’équivalent d’un « prix Nobel de l’enseignement » à la Palestinienne Hanan Al Hroub.

Institutrice dans une école primaire,  travaillant avec des enfants traumatisés par la guerre en Cisjordanie et partisane de la non-violence, Hanan Al Hroub a été ainsi récompensée pour son incroyable contribution à la profession et son investissement auprès de ses élèves.

Ayant grandi dans un camp de réfugiés palestiniens à Bethléem, Hanan Al Hroub enseigne actuellement dans une école primaire de la banlieue d’al-Bireh, située près de Ramallah, capitale administrative de l’Autorité palestinienne, située dans la zone de collines du centre de la Cisjordanie, à environ 15 km au nord de Jérusalem.

Vivant sans cesse dans un monde de violence, c’est au cours d’une fusillade dans laquelle son mari fut blessé sous les yeux de ses enfants qui furent traumatisés qu’elle décida de devenir institutrice afin de venir en aide à tous ces enfants qui auraient connu le même traumatisme et leur éviter d’entrer à leur tour dans la spirale de la peur et de la violence.

Pour ce faire, elle a établi un système éducatif basé sur le jeu et l’apprentissage du respect permettant à tous de participer en ayant un rôle à tenir. Son slogan « Non à la violence » est aujourd’hui repris par ses élèves comme un leitmotiv.

La Fondation Varkey explique ainsi sur son site : « Elle privilégie le développement de la confiance, du respect, de l’honnêteté et de l’affection avec ses étudiants, et souligne l’importance de savoir lire et écrire. Elle encourage les étudiants à travailler ensemble, se soucie particulièrement des besoins individuels de chacun et récompense les comportements positifs. Son approche a contribué à réduire les comportements violents dans des écoles où cela était devenu commun. Elle a inspiré ses collègues à revoir leurs méthodes d’enseignement, la façon qu’ils ont de gérer leurs classes et les sanctions qu’ils utilisent. »

Au cours d’une cérémonie à Dubaï organisée donc le 13 mars, sa nomination fut annoncée par le Pape François. Elle a alors prononcé, émue, ce discours sur scène : « J’accepte cette récompense au nom de tous les instituteurs et institutrices en général, et des Palestiniens en particulier. Je suis fière d’être une institutrice palestinienne et d’être ici ce soir. Tous les jours, le rôle du professeur est renforcé et son importance est confirmée alors que le monde entier se demande quel futur nous voulons pour nos enfants. […] Je veux dire à tous les enseignants, qu’ils soient Palestiniens ou de quelle qu’autre nationalité, notre métier est humain, ses objectifs sont nobles. Nous devons apprendre à nos enfants que nos seules armes sont le savoir et l’éducation. C’est le seul moyen de récupérer ce qui nous a été pris, ce qui nous a été pris à cause de l’ignorance. »

Sa nomination fut également acclamée dans son pays où la cérémonie a été suivie sur des écrans géants. En supplément de la reconnaissance de l’ensemble de son travail, de son message porteur d’un bel espoir de paix et de ce prestigieux prix, Hanan Al Hroub recevra 1 million de dollars en récompense.

Et bien qu’il n’existe pas réellement de « prix Nobel de l’enseignement », par cette victoire d’avoir été ainsi élue meilleure institutrice du monde, Hanan Al Hroub nous démontre que l’enseignement est une science qui pourra permettre peut-être un jour d’atteindre l’étoile de la paix.