Citation n°24

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By CR

« Ne regrette rien, il faudra toujours continuer à apprendre et à te perfectionner, et ce n’est pas à l’école que tu pourras le faire. L’école donne des diplômes, mais c’est dans la vie qu’on se forme. »

Amadou Hampâté Bâ.

La Grande Muraille verte

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La Grande Muraille verte et les États impliqués dans sa réalisation – Copyright Convention pour la lutte contre la désertification

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« Lors du « One Planet Summit » du 11 janvier, la communauté internationale a décidé d’octroyer 12 milliards d’euros d’aides pour la période 2021-2025 pour accélérer la mise en œuvre du corridor forestier et agricole traversant l’Afrique du Sénégal à Djibouti. » Par Loïc Chauveau. Sciences et Avenir.

Des « écoles de maris »

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By CR

Information relayée le 7 juillet dernier sur le site aufeminin.

En septembre 2019, La Banque mondiale a financé un projet au Burkina Faso afin de sensibiliser les hommes aux droits des femmes dans des « écoles de maris », appelées aussi « clubs de maris ». Ces moments de rassemblement masculin ont pour objectif de changer les habitudes et casser les préjugés des hommes envers leurs épouses, mais aussi leur permettre de mieux comprendre leur femme

Sous l’encadrement d’un facilitateur* ou facilitatrice, l’école réunit une fois par semaine une quinzaine d’hommes qui discute de leur vie de famille. Ces discussions permettent d’aborder les divers sujets de la vie quotidienne, tels que les grossesses, les tâches ménagères, les moyens de contraception, les situations d’urgence, etc. et des sujets plus profonds, notamment les droits de la femme afin d’enrayer la violence.

« L’école des maris crée un environnement dans lequel les hommes sont en confiance pour partager et apprendre les uns des autres. Ici, ils peuvent parler sans crainte du qu’en-dira-t-on, de sujets traditionnellement laissés aux femmes, comme la planification familiale, les consultations prénatales, la nécessité d’accoucher dans un centre de santé et les consultations postnatales. Convaincre les maris qu’ils ont leur rôle à jouer sur ces questions contribue à l’harmonie au sein des couples et des familles« , a ainsi expliqué Ouanibaouiè Bondé, une facilitatrice du village voisin de Boni, dans un communiqué de la Banque mondiale.

« Ce projet, lancé dans trois régions du Burkina Faso, est financé par l’Association internationale de développement à travers le Projet pour l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel (SWEED) et mise en œuvre avec l’appui technique du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) », a précisé Celine Peschard sur le site aufeminin.

Selon France Info, dans son article du 6 juillet dernier, cette action « semble porter ses fruits ».

« Maintenant, mon mari m’apporte souvent des condiments du marché pour la cuisine. Quand je veux faire la lessive, son fils aîné et lui vont chercher de l’eau au marigot. Quand je suis enceinte, il m’accompagne au centre de santé pour les pesées. Le jour de mon accouchement, c’est lui qui m’a conduite à l’hôpital et a voulu rester à mes côtés pendant mon accouchement. Ce jour-là, j’étais tellement contente que j’ai oublié la douleur des contractions ! », a témoigné Martine, une villageoise.

Toujours d’après France Info, l’investissement se voulant être à long terme paraît bien marcher. Le nombre de femmes utilisant de nouvelles méthodes contraceptives aurait augmenté. Et les mentalités se seraient ouvertes à d’autres perspectives.

Grâce au projet, près de 500 clubs ont été établis.

Voilà une véritable avancée pour les droits de la femme. Et c’est ce genre de féminisme que nous devrions défendre.

*Facilitateur (facilitatrice au féminin) : Le mot « facilitateur », calqué de l’anglais « facilitator » est son pendant en français. Métier encore méconnu, le facilitateur aide un groupe à comprendre ses objectifs communs et l’accompagne pour s’organiser et atteindre ces objectifs. Définition Wikipédia.

Afrique : 0,5 % seulement de son budget est consacré à la recherche

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À l’occasion du 5e sommet entre l’Union Européenne et l’Union Africaine qui a lieu les 29 et 30 novembre à Abidjan en Côte d’Ivoire, avec le thème central « l’investissement dans la jeunesse », les chercheurs africains lancent un appel à l’ensemble des gouvernements du continent afin qu’ils augmentent les budgets consacrés à la science et aux technologies.

« Aucun des pays africains ne consacre plus de 0,5 % de son budget à la recherche. »

Les causes : une pénurie de laboratoires de bonne qualité technique pour une recherche adéquate et performante, mais également selon l’Unesco, l’Afrique compte 90 chercheurs par million d’habitants à côté de 3 400 environ par million dans les pays développés. Elle ne publie qu’ainsi 2 % des articles scientifiques parus dans le monde. Et bien qu’en avril 1980, les 54 pays africains se soient engagés à Lagos au Nigeria sur un plan d’action pour le développement économique de l’Afrique concernant les crédits alloués à la recherche qui devaient atteindre le 1 % de leur budget respectif en 2000, aujourd’hui, cet objectif semble impossible.

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Le Pr Daouda Aïdara, biologiste, ancien Président de l’Université Nangui Abrogoua de la Côte d’Ivoire et Président de l’Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas Africaines (ASCAD), explique : « On peut certes comprendre les contraintes nombreuses et diverses de sollicitations des dirigeants africains sur plusieurs fronts en même temps, notamment sur les priorités données à la santé et à l’éducation […] Or, un constat indéniable est que ce sont les pays qui ont investi dans la formation des ressources humaines, dans la science et dans la technologie qui sont aujourd’hui soit émergents soit développés. »

Afrique_0,5 % seulement de son budget est consacré à la recherche_ERC_wpC’est pour cela que les scientifiques du continent ont décidé de se mobiliser en lançant cet appel dit « Appel d’Abidjan » qui circule dans les Académies de sciences, les organismes de recherche et les universités. Ce texte convie tous les dirigeants d’Afrique à mettre en place un système de soutien financier à la recherche dans le long terme, à encourager la formation de nouvelles équipes ainsi qu’à investir dans des équipements performants et de qualité, à l’image du Conseil européen de la recherche, l’European Research Council (ERC), belle réussite qui fête d’ailleurs ses 10 ans cette année.

Afrique_0,5 % seulement de son budget est consacré à la recherche_IRD_wpCependant, le message de cet « African Research Council » ne s’adresse pas aux bailleurs occidentaux ou organismes européens, comme l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), qui collaborent depuis de très nombreuses années à l’émergence d’une recherche africaine compétitive. Ce que confirme le Professeur Daouda Aïdara : « Leur aide, bien que hautement appréciée, ne saurait à elle seule suffire pour une résolution durable de ce problème spécifiquement africain. C’est donc bien à nos gouvernements de faire l’effort financier nécessaire en faveur de la science, afin que celle-ci soit un levier durable du développement de nos pays et une alternative définitive, de par ses effets induits, à l’émigration périlleuse de la jeunesse africaine vers l’occident. […] Pour la Côte d’Ivoire par exemple, qui possède un potentiel agricole riche, il faut évidemment investir dans la recherche agronomique. »

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Aussi, l’initiative de cet appel est de permettre aux pays africains d’étendre leur domaine de recherche en pouvant choisir les énergies renouvelables, les technologies marines, l’économie numérique, etc. La volonté des signataires de cet appel est donc de définir la « vision africaine » de la science, tel que le Professeur le spécifie : « Il faut capitaliser les compétences acquises par nos jeunes chercheurs dans les laboratoires du Nord en les adaptant à nos besoins endogènes de développement. »

Enfin, le thème phare de ce sommet, « l’investissement dans la jeunesse », n’a pas été un choix hasardeux, puisqu’il est lié aux vagues migratoires entre l’Europe et l’Afrique. Qui plus est, les ambassadeurs de cette rencontre ont tenu compte de la population africaine qui doublera d’ici 2050 atteignant les 2,4 milliards d’habitants et majoritairement jeunes. L’Afrique subsaharienne devra dès lors créer 18 millions de nouveaux postes par an d’ici 2035. Ce qui ne sera pas une mince affaire.

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Les scientifiques présents à ce 5e sommet rappellent donc aux dirigeants africains que le développement scientifique est l’une des pièces maîtresses de la création de ces emplois dans des secteurs nouveaux de l’économie.

Les « Black Mamba »

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Un coup cœur pour ces femmes déterminées qui prouvent qu’elles sont tout autant efficaces que les hommes, si ce n’est pas davantage !

Le braconnage, véritable fléau dans beaucoup de régions du monde, comme en Afrique du Sud où de nombreux braconniers chassent les animaux pour leur fourrure, leur viande ou leurs cornes, a incité ainsi les réserves nationales à engager du personnel pour protéger au mieux la nature.

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Parmi ses équipes qui sillonnent les réserves du pays, une unité spéciale anti-braconnage fait parler d’elle depuis plusieurs mois déjà, les « Black Mamba », un groupe entièrement féminin composé de 26 membres qui patrouillent dans la réserve de Balule. Et cette équipe de choc a réussi à réduire de 75% le braconnage dans sa zone ; sa méthode a été étendue sur l’ensemble du pays, selon le rapport du Daily Mail.

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Les Black Mamba ont pour mission de libérer les animaux piégés dans des fils barbelés et de repérer les carcasses de rhinocéros, animal de prédilection des braconniers, au cours de leur patrouille dans les 400 km2 de la réserve. Mais, au-delà d’un véritable engagement dont elles font preuve, elles montrent également une grande témérité, car elles n’hésitent pas à se mettre en danger au quotidien, comme l’a témoigné l’une d’entre elles, Siphiwie Sithole : « La première fois a été quand j’ai commencé à travailler comme Mamba. Je me suis enfuie, ce qu’il ne fallait pas faire. Il ne faut jamais s’échapper face à un lion. J’ai été mise sur un cours spécial qui m’a appris comment faire avec les animaux sauvages si jamais j’en rencontrais. Puis, je suis tombée sur des lions une seconde fois et j’ai su comment me comporter. »

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Ainsi la dernière semaine de février, leur courage a été salué dans le documentaire Helping Rhinos diffusé devant la famille royale britannique. La réalisatrice de ce reportage, Anneka Svenska, avait déclaré pour l’occasion au Mail Online : « Il y a toujours une possibilité pour qu’elles meurent. Et le plus grand danger auquel elles sont confrontées est celui des animaux eux-mêmes. Ils sont très dangereux. En général, les gens seraient inquiets à cause des lions, mais c’est des éléphants dont il faut se méfier. Il y en a beaucoup là-bas. Nous sortions de la Jeep pour traquer les rhinocéros, mais si un éléphant arrivait, tout le monde remontait dans le van aussi vite que possible. »

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Qui plus est, les Black Mamba ne se contentent pas seulement d’effectuer leur patrouille, elles s’investissent aussi à sensibiliser les plus jeunes dans les écoles via le programme Bush Baby, qui consiste à leur faire comprendre que malgré le peu de possibilité d’emploi, ils ne doivent pas se laisser tenter par l’argent facile du braconnage. Et pour Siphiwie Sithole, celui-ci donne de bons résultats : « Je pense qu’aujourd’hui, les gens reconnaissent que nous avons un gros problème parce que s’ils continuent de braconner les animaux… quelque chose de très mauvais arrivera […] Je crois que chaque espèce dans le monde a un impact sur nos vies, donc je pense qu’ils réalisent que braconner n’est pas bien grâce à la sensibilisation que l’on transmet tous les jours. »

Il reste à rappeler qu’en 2014, environ 1215 animaux ont été massacrés contre 13 en 2007 en Afrique du Sud.

« Excisions minimalistes » ?

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Il semblerait qu’au royaume de l’inimaginable, deux gynécologues américains y auraient trouvé leur place !

Deux gynécologues américains, Kavita Shah Arora et Allan J. Jacobs de Cleveland, dans l’Ohio, ont publié un article, dans la revue spécialisée Journal of Medical Ethics, dans lequel ils osent suggérer la pratique des « excisions minimalistes » afin de respecter « les traditions culturelles »  et de ne pas attenter à la santé des femmes. Incroyable !

Il est à noter que l’un de ses deux gynécologues est quand même une femme ! Bravo !

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Alors que l’Organisation Mondiale de la Santé, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’excision qui a eu lieu le 6 février dernier, a révélé ces chiffres effrayants de 200 millions de femmes qui ont été victimes de cette pratique dans le monde, surtout en Afrique et au Moyen-Orient, et que d’autres organisations et associations sont nombreuses à combattre avec difficulté cette barbarie, notamment l’ONU qui voudrait l’éradiquer d’ici 2030, ces deux gynécologues eux prônent la tolérance des « excisions minimalistes » en justifiant leur idée par le respect des « traditions culturelles » et poussent même l’absurde encore plus loin en comparant les mutilations génitales des femmes à la circoncision !

Il est tout de même à rappeler que cette pratique consiste à l’ablation totale ou partielle des parties génitales externes de la femme (clitoris (clitoridectomie), petites et grandes lèvres) et que cette pratique dangereuse peut causer la mort suite à une hémorragie qui se déclenche. Ainsi que l’excision qui est pratiquée sur des filles, parfois des fillettes, l’est seulement pour des raisons purement culturelles, religieuses ou sociales et non médicales !

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Or, ces deux « professionnels » affirment donc dans la revue : « Nous ne disons pas que les interventions sur les organes génitaux de la femme sont souhaitables, mais plutôt que certaines interventions devraient être tolérées par des sociétés libérales. » Ils vont même jusqu’à employer le terme « d’altération génitale » en expliquant que deux types d’excisions seraient tolérables ; l’une sans effet à long terme sur l’apparence ou le fonctionnement des organes génitaux et l’autre modifiant légèrement l’apparence mais sans conséquences sur la reproduction et l’épanouissement sexuel. Encore plus fort, ils rapprochent leur projet à la circoncision ainsi qui elle est légale. Cependant, ces deux gynécologues font preuve de compréhension en considérant que toutes les excisions amenant à la perturbation de la sexualité, au bon développement de la grossesse ou de l’accouchement doivent être interdites.

Évidemment et fort heureusement, cet article a suscité de vives réactions, comme l’a annoncé l’AFP. De nombreux professionnels de santé ont de suite fait connaître leur ressenti.

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Ruth Mackin du Collège de médecine Albert Einstein de New York a ainsi déclaré concernant cette pratique : « une tradition culturelle destinée à contrôler les femmes, même dans sa forme la moins nocive, doit être abandonnée. » Quant au chercheur américain en bioéthique, Brian D. Earp, il a qualifié ce projet comme pouvant être un véritable « fiasco »

Enfin, il est également utile de rappeler que depuis 2008, 5000 communautés ont choisi la voie de renoncer aux mutilations génitales et que le Kenya, l’Ouganda, la Guinée-Bissau, le Nigeria et la Gambie ont promulgué une loi rendant cet acte comme étant un crime.