À Riyad, l’un des cafés de cette chaîne américaine (Starbucks qui propose des boissons chaudes, des en-cas et une connexion wifi) a interdit son accès aux femmes en raison de l’absence du « mur de ségrégation » dans l’établissement.
Cette information dévoilée par le site émirati Emirates 24/7, citant le quotidien arabophone Al-Weaam, relayée par plusieurs médias américains, britanniques et français, a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux ainsi qu’un appel au boycott des Starbucks.
Une cliente a posté sur Twitter la photo (ci-dessus) montrant l’affiche collée sur la porte du café sur laquelle est inscrite : « Pas d’entrée pour les dames, prière d’envoyer votre chauffeur pour commander » et a joint en commentaire : « Un Starbucks à Riyad a refusé de me servir juste parce que je suis une FEMME, et m’a demandé d’envoyer un homme à la place »
Selon le journal britannique The Independant, le Comité pour le commandement de la vertu et la répression du vice exerçant un contrôle sur la police religieuse saoudienne aurait ordonné cette interdiction à la direction du café suite au constat au cours d’une « inspection de routine » de l’absence du « mur de ségrégation », obligatoire dans tous les commerces du pays ; celui-ci serait en rénovation, selon la compagnie qui assure régulariser au plus vite la situation.
L’enseigne s’est justifiée en expliquant au magazine américain Cosmopolitan : « adhérer aux coutumes locales en aménageant des entrées séparées pour les familles et les personnes seules. […] Tous nos cafés fournissent des équipements, des services, des menus et des sièges égalitaires entre hommes, femmes et familles ».
Cependant, La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme dans un article du magazine L’Obs a rappelé que les principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, publiés en 2011 par les Nations unies invitent les entreprises « à considérer le respect des droits des femmes comme une norme de conduite générale que l’on attend de toutes les entreprises où qu’elles soient »
Malgré qu’en décembre dernier, le premier scrutin ouvert aux électrices ait alimenté des espoirs d’émancipation des femmes dans ce pays ultra-conservateur, où elles n’ont pas le droit de conduire et sont obligées d’obtenir l’autorisation d’un homme de leur famille pour travailler, voyager ou se marier, il semblerait que cette nouvelle actualité démontre que les saoudiennes devront encore s’armer de patience avant qu’elles puissent prétendre à leurs droits fondamentaux.