Pour sauver les femmes de sa communauté, Vian Dakhil, une députée irakienne et yézidie rachète une à une les femmes enlevées par les hommes de Daesh devenues leurs esclaves sexuelles.
En août 2014, après la défaite des Peshmergas contre les djihadistes de Daesh qui avaient envahi les monts Sinjar, des milliers d’habitants fuyaient. S’en était suivi les massacres de Sinjar. Les Yézidis, une minorité religieuse kurde dont 600 000 d’entre eux vivent en Irak, ont été pourchassés et tués par les hommes de Daesh. Quant aux femmes, nombreuses ont été enlevées et réduites en esclaves sexuelles.
Apprenant ces faits, Vian Dakhil va mettre tout en œuvre pour sauver ces femmes, jusqu’à supplier le Président irakien lors d’une séance au Parlement.
Pour libérer ces otages, elle décide alors de les racheter. Elle a d’ailleurs déclaré : « Je paye entre 4 000 à 6 000 dollars par personne, un peu moins pour les enfants. » Plus de 2 200 femmes et enfants seraient encore aujourd’hui esclaves.
Elle reçut en 2014 pour son combat le prix Anna Politkovskaïa, récompense qui honore les femmes défendant les droits des victimes dans les zones de conflit.
Poursuivant sa lutte, sa prise de position n’est pas sans risque, puisqu’elle a été désignée par l’État islamique comme « une cible à abattre », à l’image de Khaleel al-Dakhi, avocat et chef d’un réseau de résistance sous L’État islamique, qui tente depuis ces massacres de libérer les femmes prisonnières de Daesh en s’infiltrant au péril de sa vie dans les zones occupées afin d’entrer en contact avec elles et les aider à s’enfuir.