Île Tomé

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Appartenant à la commune de Perros-Guirec dans les Côtes-d’Armor, en Bretagne, elle est située à 2 milles au large de la pointe du Château.

Histoire :

Au milieu du 17è siècle, elle fut le théâtre d’une bataille entre des pirates espagnols et des habitants de Perros-Guirec.

Le 28 août 1648, un notable de Lannion signala au sénéchal René du Trévou la présence, depuis plusieurs semaines, d’une frégate de pirates au large de l’île. Il avisa également ce dernier que quelques habitants de Perros-Guirec, expérimentés en matière maritime, étaient prêts à déloger ces indésirables qui pillèrent et terrorisèrent les pêcheurs ainsi que la population. Ainsi, Jacques Le Goadic, sieur de Kervrauguen fut désigné pour armer une gabarre d’une vingtaine d’hommes, à laquelle se joignit une seconde embarcation de vingt-cinq marins supplémentaires.

L’abordage eut lieu de nuit et la bataille fut excessivement violente. Après deux bonnes heures de combat, la victoire revint aux Bretons qui, par leur effet de surprise, s’emparèrent des pirates. Leur capitaine Laurence de Recavaren fut interrogé à Lannion puis emprisonné.

Géographie :

Située à 1,7 km au large de la pointe du Château, elle tourne vers la terre sa plus haute pointe, dominant de 64 mètres le niveau des flots. La crête s’abaisse ensuite en ondulations qui donnent l’aspect d’une chaîne de montagnes.

Dans sa partie nord, les ruines d’une ancienne ferme, témoin de l’occupation de l’île jusqu’à l’entre deux guerres, y restent visibles.

En 1997, elle est devenue la propriété du conservatoire du littoral et, depuis, l’accostage y est interdit. En juillet 2023, elle intègre le périmètre de la réserve naturelle nationale des Sept-Îles avec le plateau des Triagoz.

Cf. Wikipédia.

Île Saint-Riom

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Située dans la baie de Saint-Brieuc à l’entrée de l’anse de Paimpol, au sud de l’île de Bréhat, dans le département des Côtes-d’Armor, en Bretagne, elle se trouve à 1,5 km à l’est de la pointe de Pors-Even et fait partie de la commune de Ploubazlanec. Elle est aussi au kilomètre zéro du chemin breton de Saint-Jacques de Compostelle.

Histoire :

Elle porte le nom de saint Riom ou Rion, saint fort méconnu. Une source évoque le possible glissement Rhian/Rhien en Rion, francisé plus tardivement en « Adrien ». Ce qui semble très problable étant donné que Rhian était un compagnon de saint Maudez.

Des traces d’occupation monachique furent attestées, sans possibilité de conclure qu’elles datent de saint Riom (saint Riom étant présumé avoir fondé l’oratoire sur l’île de Caro), puisqu’elles n’ont jamais fait l’objet de fouilles sérieuses.

En 1184, une abbaye de Prémontrés, dédiée à saint Riom, y fut fondée, dont quelques ruines sont encore visibles aujourd’hui. En 1202, les moines de Saint-Victor qui l’occupèrent la quittèrent pour s’installer à l’abbaye de Beauport. Elle devint alors une dépendance de l’abbaye continentale. Au cours du 18è siècle, les moines abandonnèrent définitivement son contrôle.

Des traces de plusieurs barrages servant de pièges à poissons (gored, en breton), édifiés probablement au 13è siècle, furent retrouvés autour de l’île.

En 1875, elle fut la propriété de l’armateur paimpolais Armez qui l’exploita. Une ferme et deux maisons y sont présentes. Par la suite, elle changea plusieurs fois de propriétaires et servit de résidence estivale. En 1900, la famille Hamelle rénova la chapelle et transforma les anciens bâtiments monastiques en habitation. Les terres furent de nouveau exploitées et des plantations d’agrément établies. Les nouveaux résidents nommèrent alors eux-mêmes les différents lieux de l’île. En 1978, elle fut remise en culture maraîchère, produisant principalement de la pomme de terre nouvelle. Depuis 1981, l’île est située dans un périmètre classé. Elle appartient aujourd’hui, via une société, à Patrice Allain-Dupré. En 1999, une convention fut signée entre le propriétaire et le Conservatoire national du littoral pour une gestion écologique et la conservation du patrimoine.

Géographie :

Elle mesure 721 mètres sur un axe grossièrement est-ouest pour une largeur maximale de 350 mètres. D’une superficie de plus de 9 hectares, elle est vallonnée, culminant à 41 mètres d’altitude à Crec’h Guen au sud. Près de sa moitié est cultivée dans de petites dépressions orographiques.

Des élevages d’huîtres sur l’estran y sont réalisés.

Cf. Wikipédia.

Îlot Saint-Michel

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Situé sur la commune d’Erquy, dans les Côtes-d’Armor, en Bretagne, à proximité de la station balnéaire de Sables-d’Or-Les-Pins, il est accessible à pied à marée basse par un tombolo, soit un cordon littoral de sédiments reliant une île à un continent, deux îles ou plus généralement deux étendues terrestres.

Histoire :

D’après une légende locale, il y a très longtemps, une malle contenant des lingots en or aurait été cachée sur l’îlot. Personne ne la trouva jusqu’à ce qu’une tempête l’emporta au fond de l’eau. L’or se transforma en poussière et se mêla au sable de la plage voisine. C’est ainsi que le « sable doré » de cette plage donna son nom à la commune des Sables-d’Or-Les-Pins.

En 1880-1881, d’après les plans de Jules Morvan, originaire de Saint-Brieuc, la Chapelle Saint-Michel de Rochecoul, dite chapelle de la Roche-au-Nay ou chapelle des Hôpitaux, fut construite au sommet de l’îlot. Elle remplaça une chapelle du 13è siècle, propriété de l’abbaye cistercienne de Saint-Aubin-des-Bois. Elle est de style néogothique avec un plan rectangulaire en moellons de grès rose, extraits de la carrière de la Fosse Eyrand. Son toit est en bâtière et son clocheton est surmonté d’une statue de Saint-Michel terrassant un ange déchu.

Après avoir été un endroit de culte et de pardon, la chapelle Saint-Michel est aujourd’hui un lieu de visite. Un pèlerinage local s’y déroule le 29 septembre, jour de la Saint-Michel.

Cf. Wikipédia.

Île Renote

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Appartenant à la commune de Trégastel, dans les Côtes-d’Armor, en Bretagne, elle est située sur la Côte de granit rose.

Histoire :

Elle est occupée depuis 150 000 ans, soit la période du Paléolithique moyen. Des éclats levallois et des grattoirs de l’époque moustérienne y furent retrouvés. Un crec’h (promontoir) d’un village troglodyte néolithique est situé sur une propriété dite Crech-Alia. L’allée couverte de Ty-al-Lia ou Ty-ar-Lia, inaccessible car se trouvant sur une propriété privée, se trouve à 80 mètres au nord-est. Elle est orientée est-ouest sur une longueur de 12,75 mètres pour une largeur de 2,5 mètres.

Il s’agissait à l’origine d’une île accessible à marée basse, mais la construction en 1885 d’une chaussée qui la relia au continent, même à marée haute, en fit une presqu’île. La zone de stationnement de la grève de Toul Drez est installée sur ce pédoncule sablo-rocheux qui le relie au continent.

Elle fut classée parmi les « sites pittoresques » au sens de la loi du 2 mai 1930 par un décret du 11 février 1977.

Géographie :

Elle présente un chaos granitique qui borde l’eau sur une centaine de mètres. Les blocs de granite sculptés par les agents météoriques, selon des systèmes de diaclases subhorizontaux et subverticaux, donnent des reliefs qui surprennent par leurs arrangements défiant les lois de l’équilibre. Leurs formes ont aussi fécondé l’imaginaire populaire, d’où leurs microtoponymes locaux, dont palette du peintre, tête de baleine, champignon, etc. Ce chaos constitue un site géologique d’intérêt régional.

Le chaos est composé de granite rose à texture grenue, grain plurimillimétrique, qui est en fait un granitoïde de type syéno- ou monzogranite. Sa paragenèse, soit une association minérale caractéristique d’un processus de formation d’une roche, se compose de quartz, feldspath alcalin rose ou microcline, feldspath blanc ou plagioclase, rare micas noirs de biotite et hornblende. Son altération qui donne une arène granitique visible au pied des rochers est nommée localement « perré ».

Le sommet de ces rochers est parfois creusé de dépressions. La stagnation pratiquement permanente de l’eau de pluie enrichie du sel des embruns donne ces micromodelés granitiques, dont des cuvettes, appelées localement « bidets de la Vierge » ou « empreintes du Diable ». Ces micromodelés sont en forme de microcirques, de taffoni ou de vasques souvent ouverts sur les côtés par des rigoles, cannelures comparables aux lapiez. Ces rigoles sont issues de l’écoulement de l’eau qui en déborde et où s’installent des lichens (Xanthoria parietina). Le creusement est tel qu’il perce la roche, comme dans la « palette du peintre ». Ce rocher percé repose sur un bloc inférieur recouvert de lichens lui donnant une teinte grise. L’érosion mécanique de ce granite se matérialise par la zone de contact entre ces deux blocs qui correspond vraisemblablement à une ancienne diaclase sub-horizontale très peu altérée sur quelques dm2 alors que l’altération a arénisé tout le reste de cette fracture.

Sur la côte est, plusieurs rochers montrent à leur base des enclaves ou xénolithes métriques sombres, litées, qui sont des débris de roches sédimentaires encaissantes englobées. Entre Castel Menguy et Le Gouffre, des petits filons de quartz blanc et d’aplite sillonnent le granite.

Au niveau de la plage du Coz Pors, près de la pointe de Beg ar Vir, le rocher ayant la forme d’un gros cube est surnommé « Le Dé ». Il montre des cavités d’affouillement dues au vent et aux embruns qui sculptent sa base.

La « boule » se trouve dans un amas de rochers à l’extrémité est de l’île Renote face aux Sept-Îles. L’accès est uniquement possible à marée basse. Ce phénomène géologique s’explique par l’érosion marine dans une zone non abritée des vagues et des marées. Les boules granitiques sont alors démantelées en blocs de plus petite taille et peuvent donner des galets aux formes ovoïdes parfois presque parfaites. La taille de ces galets dépend principalement de deux facteurs, la maille du réseau de diaclases et la force des vagues.

Cf . Wikipédia.

Île de Pors Scaff

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Située sur le territoire de la commune de Plougrescant dans les Côtes-d’Armor, en Bretagne, elle se divise en deux parties principales, l’île aux Pins et l’îlot privé Yvinec.

Son nom vient du breton Porzh Skañv signifiant Port facile sous-entendant « d’usage simple et temporaire ».

Histoire :

L’Abbé Loas, fuyant les persécutions de la Terreur, se cacha durant plusieurs jours sur l’île aux Pins. Il se réfugia dans une grotte encore existante aujourd’hui, appelée Toull ar C’horandoned, signifiant le trou des lutins. Il fut soutenu dans son exil par les habitants de Plougrescant qui lui apportèrent de quoi survivre dans ce refuge de fortune.

L’île fut rudement éprouvée entre 2021 et 2023. Dans la nuit du 7 au 8 septembre 2021, un incendie s’y déclara et ravagea 80% de sa végétation. Deux ans plus tard, dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023, la tempête Ciaran détruisit la quasi-totalité des pins déjà fragilisés.

Enfin, le navigateur Guirec Soudée, médiatisé pour son périple de cinq ans en bateau autour du monde et accompagné d’une poule, est issu de la famille propriétaire de l’îlot Yvinec.

Cf. Wikipédia.

Molène

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Îlot de la Manche situé au nord de la baie de Lannion, en face du port de Trébeurden, dans le Trégor, dans le Côtes-d’Armor, en Bretagne, il est constitué d’une grande dune blanche entourée de rochers.

Lors des marées de vive-eaux, il est bordé par de forts courants et la baignade réclame de la vigilance.

Histoire :

Le 18 août 1801, un détachement de la 82è demi-brigade, posté à Trébeurden, fit prisonnier sur cet îlot trois officiers et quatre matelots anglais.

Le 14 février 1838, le recteur de Trébeurden Pierre Le Luyer sauva d’une mort certaine plus de 200 personnes occupées à la récolte du goémon. En raison d’une longue et terrible tempête, elles s’étaient réfugiées, transies de froid sur l’îlot. Sur un frêle esquif, accompagné d’un vieux marin, le recteur porta des vivres ainsi que des vêtements et donna aux personnes réfugiées l’appui de sa présence et l’exemple de son courage. Il reçut pour cette raison la Légion d’honneur le 21 août 1838.

Le 11 février 1850, un bateau goémonier de la commune de Servel, avec à bord six hommes et une jeune fille, se perdit aux environs de l’îlot. Trois d’entre eux étaient pères de famille et laissèrent trois femmes enceintes.

Le 10 mars 2008, une tempête provoqua de gros dégâts sur la côte trégorroise. Elle emporta en partie la dune constituant l’îlot. Cet événement météorologique pourrait amené l’îlot à disparaître d’ici quelques dizaines d’années tout au plus.

Cf. Wikipédia.

Mez de Goëlo

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Groupe d’îlots dans les Côtes-d’Armor, en Bretagne, il se situe dans la baie de Saint-Brieuc, entre l’anse de Paimpol au nord-ouest et l’anse de Bréhec, sur Plouha, au sud-est. Il se compose principalement du grand (60 mètres d’altitude) et du petit Mez de Goëlo, à la pointe de Plouézec, dont l’appellation maritime est « pointe de Bilfot », située sur le territoire de la commune de Plouézec.

Sur le rocher de l’Ost-Pic ou l’Hospic à 400 m à l’est du Grand Mez de Goëlo, est implanté le phare de Lost-Pic qui signale l’entrée de l’anse de Paimpol, parfois appelée « baie de Paimpol ».

Cf. Wikipédia.

Île d’Er

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Située dans le Trégor, dans le département des Côtes-d’Armor, en Bretagne, elle se trouve au large de la commune de Plougrescant et est accessible à marée basse. Elle est une propriété privée.

Histoire :

Elle a connu une implantation gallo-romaine, due à la présence de plomb argentifère.

Partagée au départ par la famille des vicomtes de Donges, elle fut ensuite rétrocédée, peu à peu, aux abbayes de Marmoutier de Tours et Saint-Sauveur de Redon.

En 1058, le prieuré Saint-Symphorien, qui dépendait de l’abbaye de Marmoutier de Tours fondé au 4è siècle par saint Martin, fut construit.

Entre 1054 et 1062, Rouaud du Pellerin légua 1/6è de l’île à l’abbaye Saint-Sauveur de Redon constituée de religieux bénédictins. En 1060, il en donna à nouveau 1/4 à cette même abbaye en compensation de 60 sols.

En 1107, l’abbaye Saint-Martin de Marmoutier, en dédommagement de l’abandon de ses prétentions sur l’église de Béré, concéda à Redon cette île qui dépendait de son prieuré de Donges ainsi qu’une chapelle.

En 1630, le prieuré fut sécularisé.

À l’automne 2013, l’intérieur de l’île fut mis en vente pour 2,28 M€. En 2016, le prix descendu à 1,7 M€.

Cf. Wikipédia.

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Îlot de la Colombière

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Appartenant à l’archipel des Ébihens, il se situe au nord de la pointe de Saint-Jacut-de-la-Mer. D’une superficie de 0,21 hectare, il est orienté nord-sud. Il mesure environ 280 mètres de longueur et 80 mètres dans sa plus grande largeur. Son point culminant est à 11 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Il est accessible à pied à marée basse, via l’île principale de l’archipel, mais son accès est réglementé depuis les années 1980 ; une colonie de sternes ayant motivé la création d’une réserve ornithologique. L’association Bretagne vivante en assure le suivi ornithologique, le maintien et le renforcement des effectifs de la colonie de sternes pierregarin, caugek et de Dougall présents sur l’île depuis la fin des années 1960 ; les sternes de Dougall étant les plus fragiles et les moins nombreux.

Il est classé en Zone de Protection Spéciale (ZPS) par le réseau Natura 2000.

La Colombière et la Grande Roche (îlot plus au sud) sont constitués d’un « granite de qualité soumis à l’extraction pendant plusieurs siècles » ; un « leucogranite, à dominante potassique » ; « granite à grain fin, légèrement bleuté dans les échantillons frais ».

L’exploitation se faisait dans l’estran ou au-dessus par la méthode des coins ou par les grandes perforations à la barre à mine. Les fragments de taille abandonnés se sont accumulés en galets et ont formé un platier. Les ruines du bâtiment servant d’hébergement et de forge aux carriers sont visibles au sommet de l’île.

Il est fort probable qu’au 14è siècle l’essentiel du donjon du fort-la-Latte fut construit de ce matériau. Selon les archives, aucun doute ne subsiste concernant la construction de la tour de l’île des Ébihens de 1694 à 1697, dont ce matériau fut associé au granite des îles Chausey.

À partir de 1705, l’entrepreneur et architecte de Saint-Malo Sieur d’Atour obtint des moines de l’abbaye de Saint-Jacut une concession d’exploitation pour cinquante ans. Ce granite fut notamment employé pour la construction de la porte Saint-Vincent. En 1761, des procès eurent lieu après la mort dudit Sieur entre la ville et les moines à propos de cette exploitation.

En 1791, l’îlot fut vendu pour 60 livres comme bien national.

Un autre document d’archive datant de 1849 atteste de la qualité du granite en comparaison à celui de Saint-Germain-de-la-Mer se brisant à la mise en œuvre, mais dont il s’est imposé malgré les contraintes d’approvisionnement bien plus fortes. Il s’agit de la construction d’un quai à Port-Nieux en La Fresnaye.

Dans la seconde moitié du 19è siècle, des autorisations furent accordées, assorties de certaines réserves liées à la sécurité de la navigation. L’arrêté du préfet du 12 juin 1865 imposa une exploitation limitée à partir du sud de l’île, préservant les points hauts de l’îlot servant d’amers. De 1889 à 1909, la société Batas Frères, créée dans ce but, exploita l’îlot pour les besoins de Saint-Malo.

Cf. Wikipédia.

Archipel des Ébihens

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Petit archipel français, il prolonge la presqu’île de Saint-Jacut-de-la-Mer. Son rocher principal d’une superficie de 20 hectares, dont le sommet culmine à 17 mètres d’altitude, représente l’une des quelques îles privées de Bretagne. Celle-ci est occupée principalement en été.

Son non Ébihens est issu du breton Enez Bihan, signifiant « petite île ».

Histoire :

Une légende veut que son isolement, datant du raz-de-marée qui aurait détruit la forêt de Scissy, forêt mythique située dans la baie du mont Saint-Michel, en 709, et les plages qui l’entourent étaient alors recouvertes d’arbres et d’herbus. Or, pour les historiens et scientifiques, la montée des eaux ne date pas de 709, mais de plus de 10 000 ans, à la fin de la dernière glaciation.

Des fouilles entreprises mirent à jour des vestiges attestant d’une occupation gauloise dès le second siècle avant notre ère. Un petit village coriosolite y fut érigé à sa pointe Sud. Au nord, sur l’un des îlots des Haches, une petite nécropole de l’âge de fer, à laquelle succéda un fanum gallo-romain, fut découverte. Sur l’îlot de la Loge, massif rocheux menant à un plateau dunaire couvert à marée haute et menant lui-même à l’île principale, des fouilles archéologiques permirent de découvrir les traces d’un atelier, dont l’activité était la fabrication de pains de sel. Son utilisation permettait aux habitants de transformer une matière abondante, l’eau de mer, en un produit fini obtenu par évaporation forcée. Les hommes qui y vécurent étaient de véritables « bouilleurs d’eau de mer ». Utilisant des fours circulaires pour l’évaporation forcée, l’artisan saunier versait dans des récipients une saumure concentrée qu’il faisait ensuite bouillir au-dessus de la braise de façon à récupérer les cristaux de sel et en faire des pains. L’atelier des Ébihens produisait des pains pouvant peser jusqu’à 3 kg. Il est probable que cette petite communauté pouvait retirer de la mer, toute proche, l’essentiel de ses besoins en nourriture, complétée sans doute par une culture maraîchère sur des herbus aujourd’hui devenus plages sablonneuses.

En 1694, Vauban ordonna l’édification d’une tour sur l’îlot principal, propriété du capitaine garde-côte du littoral de Saint-Malo le comte Louis de Pontbriand. La tour et son enceinte en mur de pierres furent édifiées sur les plans et sous la responsabilité de l’ingénieur en chef et directeur des fortifications de Saint-Malo Siméon Garangeau. Elle fut achevée en 1697. Cette construction fut notamment financée par un impôt perçu sur les prises de maquereaux réalisées lors de certains jours de fêtes chômés. Elle fut inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 15 juillet 2010.

La chapelle de l’ « Ange gardien », construite en 1699, fut un lieu de culte fréquenté par les divers habitants qui se succédèrent sur l’îlot. Elle fut construite pour l’usage des ouvriers de la tour et vint remplacer la petite chapelle très ancienne et effondrée qui donna à la plage sud son nom de « plage de la Chapelle ».

À la Révolution, l’abbaye alors en déshérence, fut saccagée et pillée. Après la dispersion des biens du clergé le 2 septembre 1789, les Ébihens furent vendus le 29 avril 1791, lors de la vente de biens nationaux pour une somme dérisoire à l’un des capitaines de course de Robert Surcouf Jean-Georges Michel.

Au fil du temps, ce bien sans valeur et à l’époque fort peu considéré, fut transmis à Pierre-Henri Gauttier, père de Pierre-Henry Gauttier Du Parc. Ce ne fut qu’au début du 20è siècle que l’île commença à être boisée par la famille Peynaud. Elle était jusqu’alors une lande battue par les embruns, mais néanmoins suffisamment fertile pour y abriter une ferme.

Le 19 juin 1940, la copropriétaire, nièce de Jean de Lattre de Tassigny qui allait 5 ans plus tard signer la capitulation de l’Allemagne nazie, Yvonne Peynaud y recueillit et hébergea le capitaine Kœnig et six de ses compagnons, tous officiers de la 13è demi-brigade de la Légion étrangère qui refusaient de « cesser le combat » comme l’avait demandé Pétain dans son discours de la veille. Le lendemain, elle facilita leur fuite vers les îles anglo-normandes, juste avant une inspection de la maison par des feldgendarmes basés à Saint-Jacut. Ces officiers continuèrent la guerre et moururent au combat. Seul survivant, le capitaine Kœnig revint plusieurs fois rendre visite à Madame Peynaud.

Aujourd’hui, cette propriété privée est partagée entre cinq propriétaires, majoritairement descendants directs et indirects de Jean-Georges Michel. Ils veillent à ce que ce site naturellement protégé par son insularité perdure pour les générations futures.

Autre :

Une partie de l’archipel est accessible à pied à marée basse avec les risques de noyade que cela comporte en cas de retour tardif.

L’île principale est entièrement privée. Cependant, ses habitants laissent volontiers un accès de visite individuelle et gratuite par le chemin central allant du sud au nord de l’île. Il est recommandé aux visiteurs de ne pas déborder de ce chemin central afin de préserver la faune et la flore variées et les dunes, ainsi que la quiétude de ce lieu très préservé, qui par choix, n’est pas à ce jour clôturé. À ce titre, l’archipel offre un biotope favorable à la vipère pléiade, la prudence s’impose donc.

Une randonnée peut s’y pratiquer uniquement à marée basse. La cueillette n’y est pas permise et les chiens y sont tenus en laisse tout le long.

La situation de l’archipel dans le couloir aérien de l’aéroport de Dinard-Pleurtuit et sa Protection à l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN) interdisent le survol en drone. L’îlot de la Colombière est une réserve ornithologique dont l’accès est réglementé.

Cf. Wikipédia.