The New York Times : des nigérianes rescapées de l’organisation terroriste Boko Haram témoignent

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The New York Times a recueilli fin octobre les témoignages saisissants de 18 jeunes filles qui ont réussi à s’échapper de l’organisation terroriste Boko Haram basée au Nigeria et responsable de nombreux attentats depuis 8 ans.

Enlevées par des membres de l’organisation terroriste Boko Haram afin d’être utilisées comme bombes humaines ou esclaves sexuelles, ces jeunes filles sont en moyenne âgées de 15 ans.

Ainsi envoyées en mission suicide, ces survivantes ont défié leurs bourreaux en refusant de blesser ou tuer des gens innocents.

La journaliste Dionne Searvey, chef du bureau de l’Afrique de l’Ouest pour The New York Times a relaté leurs récits.

Parmi ces témoignages (dont vous trouverez l’intégralité de ceux-ci via le lien ci-dessus), ceux de Hadiza, 16 ans, et de Aisha, 15 ans.

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Les filles ne voulaient tuer personne. Elles ont marché en silence pendant un moment, le poids des explosifs autour de leur taille qui descendaient sur elle. Puis elles ont essayé de penser à une issue pour s’en sortir.

Alors qu’elles marchaient vers le lieu où elles devaient de faire exploser, Hadiza, 16 ans, à la tête de la mission, raconta :

« Je ne sais pas comment retirer cette chose de moi », se souvint-elle d’avoir dit à son amie.
« Qu’est-ce que tu vas faire ? » lui demanda la petite fille de 12 ans qui l’accompagnait et portait aussi une ceinture explosive.
« Je vais m’éloigner et me faire sauter toute seule » répondit Hadiza désespérément.

Elle poursuivit en expliquant que tout était arrivé très vite. Après son enlèvement par Boko Haram, elle fut livrée à un combattant du camp, dans lequel elle était retenue en otage, pour se marier avec lui. Le rejetant, ce dernier lui répondit qu’elle le regretterait. Quelques jours plus tard, elle fut amenée devant un leader de l’organisation qui lui dit qu’elle se rendrait à l’endroit le plus heureux qu’elle puisse imaginer. Elle pensa qu’elle rentrait chez elle. Lui parlait du ciel. Des combattants vinrent ensuite la nuit la chercher afin de lui attacher une ceinture explosive autour de sa taille. Ils lui envoyèrent alors une fillette d’à peine 12 ans et leur dirent qu’elles devaient faire exploser les bombes dans un camp de civils nigérians qui avaient fui la violence de Boko Haram dans la région.

« Je savais que je mourrais et tuerais des autres personnes, aussi. Je ne l’ai pas voulu » déclara-t-elle. Elle parvint finalement à s’enfuir.

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Quant à Aisha, âgée de 15 ans à l’époque, elle raconta que son petit frère s’était déjà fait exploser à la demande d’un membre de l’organisation en plein milieu d’un baraquement de soldats nigérians avant que son tour arrive. Il était trop petit pour comprendre ce qui allait lui arriver, mais elle étant plus grande, sollicita le secours des forces de l’ordre en leur expliquant ce qui se passait.

Malgré cette terrible situation, la police nigérienne demeure dans la crainte des jeunes filles habillées d’un long foulard ou une robe pouvant dissimuler une ceinture explosive qu’elle croise dans les rues. Les autorités ont d’ailleurs recommandé aux citoyens d’être extrêmement vigilants envers les « filles explosives ».

En 3 mois, 13 enfants âgés de 11 à 17 ans se sont fait tuer après avoir été confondus avec des kamikazes, alors qu’ils n’étaient que des simples enfants.

Enfin, selon l’UNICEF, depuis le début de cette année, plus de 110 enfants, dont au moins 76 filles, ont déjà servi comme auteurs d’attentat suicide. La majorité n’avait pas 15 ans. Une jeune fille s’est même fait sauter avec son bébé attaché au dos.