« Des souris et des hommes »

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Il ne s’agit pas ici du célèbre roman de John Steinbeck, mais de l’histoire entre les souris et les cordons ombilicaux humains.

Selon une récente étude publiée dans le journal Nature, des chercheurs de Stanford aux États-Unis ont réussi à raviver le cerveau de souris en reboostant leur mémoire et leur capacité d’apprentissage par le sang du cordon ombilical humain.

En effet, du plasma provenant du cordon ombilical serait un véritable puits de jouvence pour la matière grise des rongeurs. Car, malgré l’évolution incontestable de la science en ce domaine, les propriétés bénéfiques du plasma dissimulent encore bien des mystères.

Ainsi, les scientifiques ont mis à l’épreuve 4 groupes de souris. Tous les 4 jours pendant 2 semaines, ils ont injecté par voie intraveineuse du sang du cordon ombilical humain au 1er groupe, du plasma de jeunes adultes, au 2e groupe, du plasma de personnes âgées, au 3e groupe, et rien au 4e groupe (groupe témoin).

À échéance, les souris ont passé des tests cognitifs, comme retrouver un chemin dans un labyrinthe. Les chercheurs ont analysé les résultats.

Le 1er groupe est arrivé en tête, le 2e ensuite. Quant aux 3e et 4e groupes, ils ont obtenu des résultats équivalents.

Les scientifiques ont observé l’hippocampe des souris âgées ; l’hippocampe étant la zone cérébrale correspondant à une partie du lobe temporal intervenant dans le processus de la mémoire épisodique et l’apprentissage. Après comparaison avec celles ayant reçu du sang de cordon ombilical, ils ont constaté que ces dernières disposaient d’une meilleure plasticité synaptique (capacité à modifier des connexions entre neurones), donc à apprendre.

Grâce à cet examen, ils ont identifié une protéine responsable de cette seconde jeunesse, la TIMP2 (tissue metallopeptidase inhibitor 2), molécule très présente originellement dans le cordon ombilical qui se détériore avec l’âge. Ils ont alors injecté cette seule molécule à des souris et ont eu des résultats identiques sur le rajeunissement. En revanche, ils n’ont observé aucun changement pour les souris testées avec du plasma du cordon ombilical dépourvu de cette molécule.

Les scientifiques se penchent dès lors sur des études plus approfondies. L’identification d’autres molécules ayant un effet sur le rajeunissement comme sur le vieillissement. Le mécanisme d’action de ces protéines afin de parvenir à ces transformations. Et surtout la réussite de les adapter chez l’Homme pour traiter des maladies dégénératives, telle que la maladie d’Alzheimer.