« Le « bon moment » n’existe pas » ?

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Ce matin, j’ai lu ce post sur un réseau social, paru déjà depuis deux jours :

« La seule chose qu’il faut comprendre avec le « bon moment », c’est que ça‘il n’existe pas vraiment. Ce qui existe vraiment, ce sont les bêtes moments, qui ne sont ni bons ni mauvais. Des moments fugaces, des moments uniques, des moments précieux. Des moments qui ne reviendront plus jamais. »

Il était accompagné d’une simple image bleue sur laquelle on pouvait lire cette phrase :

« N’attends pas le moment… Choisis un moment et rend le parfait »

J’en ai profité au passage pour corriger les fautes, bien que j’en fasse de même. Mais une charmante abonnée a la gentillesse de me les remarquer, au moins, afin que je puisse en apporter leur correction. Merci copine.

Or, ce n’est pas l’objectif de cet article.

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À la lecture de cette publication pas toute récente (je ne passe pas ma vie sur les réseaux sociaux), je me suis demandée si je vivais sur la même planète que son auteur. Ou si le philosophe qui semblait être en lui n’aurait pas dû continuer à rester en sommeil. Booh !!! Qu’elle est méchante !

Avant d’écrire et publier cet article, j’ai laissé ce bref commentaire :

« Le « bon moment » comme le « mauvais moment » n’existent pas au moment où on les vit, puisque l’on en a pas conscience. C’est avec le recul qu’ils deviennent existentiels, car l’on en prend conscience. On ne choisit pas ces moments. Ils s’imposent à soi. Mais ils existent pourtant bien. »

Souhaitant davantage développer cet argument contradictoire à celui de l’auteur, l’idée de cet article m’est venue. N’ayant pas voulu non plus publier un commentaire de dix pages qui ne serait probablement pas rentré dans la case, j’ai préféré l’éditer ici. Surtout, en toute honnêteté, je n’avais aucune inspiration d’article pour aujourd’hui, même si les actualités pouvaient en être cependant une source. Mais rien de vraiment incitatif pour moi.

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Revenons à ce « bon moment », Armand, qui selon l’auteur de ce post « n’existe pas » ? Ces « bêtes moments […] ni bons ni mauvais […] fugaces […] uniques […] précieux. Des moments qui ne reviendront plus jamais. »

« Bêtes moments qui ne sont ni bons ni mauvais » ?  Peut-être pour ceux qui habitent sur la planète des Bisounours où tout est beau dans le meilleur des mondes. Pour d’autres, les « bêtes moments » ne le sont pas tant, surtout s’ils subissent des bombardements ou ont la malchance de croiser des terroristes. Idem pour les femmes qui se font cogner, violer… Les « bêtes » ne se trouvent peut-être pas dans les « moments », mais dans les neurones de l’auteur. Booh !!! La vilaine !

Quant à la fugacité, à l’unicité du moment, bien vu Lulu, La Palice n’aurait pas dit mieux, étant donné qu’un moment est un point dans le temps, donc de courte durée. Et chaque moment est en pure logique unique. Et il est évident également que les moments passés ne reviendront plus, à moins que l’on invente la machine à remonter dans le temps.

Concernant les « moments précieux », c’est aussi une Lapalissade. On a tous à un « moment donné » vécu un moment précieux. Il est simplement subjectif. Ce qui est précieux pour l’un, ne l’est pas forcément pour l’autre. Hé oui ! Moi aussi, je rends hommage à La Palice !

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Et à propos de la phrase qui se veut poétique (peut-être) et philosophique (hum… hum…), alors là, on atteint un niveau très loin dans l’univers. La perfection n’existe pas. Il faut parfois attendre le (bon) moment pour agir. Choisir un moment pour le rendre parfait, pour les rêveurs qui n’ont rien d’autre à faire. En résumé, et ce n’est que mon avis, cette phrase est stupide. Une femme sur le point de se faire battre ou violer va dire à son agresseur : « Stop chéri ! N’attends pas le moment… Choisis un moment et rend le parfait ». C’est très dissuasif !

J’adore ces philosophes poètes, « pouët-pouët », comme les surnommait mon père lorsqu’il entendait ces dialectiques à dix balles.

Toutefois, cher auteur, pardonnez mon non-politiquement correct. Je respecte l’humain que vous êtes et ne viendrai pas brûler votre maison ou votre voiture, rassurez-vous. Mais s’il vous plaît, laissez tranquille votre « philosophe » intérieur. Ce n’est pas donné à tout le monde de l’être. Je n’aurais d’ailleurs pas la prétention de m’y exercer moi-même.

Le « bon moment » existe, qu’il soit compris dans le sens de « bonheur » comme dans celui d’ « opportun ». Mais aussi…

« Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage. »

Écrivait La Fontaine dans sa fable Le Lion et le Rat.

Hé là ! Les foudres vont s’abattre sur moi…