Îles de Dinard

Îles de Dinard_blason-fr_wp

By CR

Commune française située dans le département d’Ille-et-Vilaine, en région Bretagne, Dinard est une station balnéaire réputée, particulièrement auprès des Britanniques et des Américains, pour ses villas Belle Époque et le Festival du film britannique qui s’y tient chaque année depuis les années 1990. Avec ses nombreuses villas classées datant des années 1900 et 1910, son casino et ses animations culturelles, elle est considérée comme l’une des stations balnéaires les plus prestigieuses de France.

Son nom officiel fut successivement Saint-Énogat jusqu’en 1879, Dinard-Saint-Énogat de 1879 à 1921 et Dinard depuis 1921.

En 2020, elle est la 11è commune la plus peuplée d’Ille-et-Vilaine et la 37è de Bretagne.

Histoire :

Elle commence au Moyen Âge avec la légende du roi Arthur. Selon celle-ci, le roi Arthur aurait débarqué sur les côtes dinardaises en 513 pour y construire un fort, d’où la prétendue étymologie de la ville de fort d’Arthur, et y fonder la localité de Dinard. Cette dernière n’était qu’un très modeste port de pêche et village de pêcheurs à la périphérie de Saint-Énogat. Ce bourg, beaucoup plus important comprenant une église et un cimetière, était aussi le chef-lieu de la commune de Dinard. Cette paroisse fut dédiée à Saint Énogat, dont la tradition en a fait le cinquième évêque d’Aleth.

Il existait également un port d’aumône à Dynart (Dinard) permettant aux pèlerins de traverser la Rance. Ce point de passage était accolé à un établissement charitable, appelé L’Hôpital-Bechet, et probablement contrôlé par les Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou par les Templiers installés à Saint-Malo, à partir de 1140.

Vers 1200-1210, Roland 1er de Dinan détacha la seigneurie de Saint-Énogat de la Vicompté de Poudouvre qu’il possédait. Il offrit cette seigneurie ainsi que celle de Plancoët à sa sœur Marguerite de Dinan.

Selon l’Abbé Mathurin, qui écrit en 1898 une histoire de Saint-Énogat, Olivier et Geoffroi de Montfort fondèrent en 1324 l’église de Saint-Jacques et de Saint-Philippe, nommée jadis L’Hôpital-Bechet pour des religieux mathurins, en reconnaissance de ce qu’ils avaient été rachetés des mains des Infidèles par des religieux de cet Ordre. Cependant, ils n’auraient probablement pas participé aux croisades (la mort de Louis IX, en 1270, signe la fin de la 8è et dernière croisade), ni, par conséquent, été fait prisonniers par les barbaresques.

Le 3 août 1379, le duc Jean IV de Bretagne débarqua d’Angleterre. L’une des plus célèbres chansons du Barzaz Breiz, An alarc’h (« Le Cygne »), restitue ce débarquement à Dinard qui signe le début de la reconquête de la Bretagne, après la tentative de confiscation du duché par le roi de France Charles V.

Après la fin de la Terreur, la population de la commune fut favorable aux changements apportés par la Révolution française. La principale fête révolutionnaire fut celle célébrant l’anniversaire de l’exécution de Louis XVI, accompagnée d’un serment de haine à la royauté et à l’anarchie, fêtée à partir de 1795.

Au début du 19è siècle Dinard n’était encore qu’un petit village de pêcheurs situé dans la commune de Saint-Énogat. Sa situation en face de Saint-Malo en a fait toutefois un lieu de passage pour les marins et les marchandises qui embarquèrent de la cité corsaire. Quelques Britanniques, le plus souvent d’anciens prisonniers des guerres révolutionnaires et impériales, y étaient aussi présents.

Vers 1840, Alpyn Thomson fut le premier consul anglais à s’installer à Dinard. John Sedgwitch lui succéda, puis Robert Monteith, lequel habita en 1850 le prieuré de Dinard.

Dans les années 1850, une colonie britannique s’installa à Dinard. Son origine fut l’aristocrate américain William Faber, l’un des premiers découvreurs de la station, qui avait l’habitude de séjourner à Dinan. Il tomba amoureux du panorama de la côte et décida de s’y établir. Il fit construire des maisons sur la pointe du Moulinet, les « petites terrasses », qu’il revendit à ses amis anglophones de Dinan.

En 1854, après la mort prématurée de William Faber, âgé de moins de 50 ans, sa femme Lyona Faber prit le relais. Elle se lança dans la promotion immobilière et continua à vendre, de la même manière, des lotissements à leurs amis dinanais. Elle fit don d’un terrain de la pointe du Moulinet afin que soit édifiée l’église anglicane Saint-Bartholomew.

En 1858, la première villa balnéaire fut construite par James Erhart Coppinger à la pointe du Moulinet, le château du Bec de la Vallée ou Villa Castel Mond, puisqu’elle appartint un temps à Sir Robert Mond et à sa femme Lady Mond. La même année, un établissement de bains de mer vit le jour sur la plage de l’Écluse, à l’époque plage des Élégantes, avec des cabines de bains sur pilotis en bois. Cette mode des bains de mer, née en Angleterre pour ses supposées vertus thérapeutiques, révéla véritablement Dinard et la consacra comme station balnéaire internationale. La plage devint alors un espace de contemplation et de loisirs, alors qu’elle n’était autrefois qu’un espace laborieux, très sauvage et peu hospitalier.

En 1860, les constructions de villas balnéaires se généralisèrent. Lyona Faber fit construire la villa Sainte-Catherine, aujourd’hui disparue, la villa Napoli, ordonnée par M. de Francesco, et en 1865, la villa Bric-à-Brac, face à la baie du Prieuré. Après 1865, les constructions s’enchaînèrent et Dinard se modernisa.

La création d’une ligne de bateaux à vapeur, la Jersey Steam Packet Company, la mode naissante des bains de mer et l’arrivée du train en 1864 à Saint-Malo provoquèrent l’essor de la station balnéaire dès la fin du Second Empire. Les dernières décennies du siècle virent se multiplier villas et cottages. Un essor hôtelier se développa aussi, avec notamment l’hôtel Crystal. Suivirent la création de banques anglaises, de temples protestants, de clubs de tennis et de golf, ainsi qu’un club sélect, le Dinard Club. Et des régates furent organisées.

Dans les années 1880, Dinard fut à son apogée. Première station balnéaire de France, elle fut surnommée « la Dinard aux cent Hôtels » et « la Perle de la Côte d’Émeraude ». Elle réunit aristocrates, personnalités politiques et intellectuels de tout le continent qui ne logèrent plus uniquement dans leurs villas privées, mais fréquentèrent les hôtels les plus luxueux. Ce fut ainsi une population cosmopolite qui se mélangea à la colonie anglaise des débuts.

Des villas et des hôtels luxueux, destinés à la population élitiste et aristocratique fréquentant Dinard, fleurirent dans toute la ville. La science, la mer et l’aventure furent également au rendez-vous, notamment avec l’ouverture en 1935 de l’ « Aquarium et Musée de la Mer ». Dinard fut surtout à la pointe de la modernité, puisqu’elle avait l’eau courante, l’électricité et les lignes téléphoniques, un confort très rare pour l’époque.

Pour s’adapter à l’afflux grandissant de touristes, l’embarcadère du Bec de la Vallée et le Yacht club furent aménagés, ainsi que la promenade du clair de lune qui remplaça l’ancienne passerelle suspendue et peu sûre.

À la fin du 19è siècle, elle était l’une des villes les plus modernes de France.

Dès le début du 20è siècle, la Société anonyme de la Vicomté-en-Dinard réunit architectes, industriels, entrepreneurs et promoteurs immobiliers parisiens pour le projet de la création du nouveau quartier de la Vicomté comme futur centre à la mode à Dinard. Avec les fonds de la société furent construits le casino de la Vicomté et l’hôtel Beauvallon. Or, la crise économique de 1929 coupa les capitaux et l’ambitieux projet faramineux de la Vicomté en Dinard tourna court. Le casino fut détruit et l’hôtel Beauvallon fut transformé en copropriété. Les autres hôtels, les villas et le centre commercial resteront sous forme de plan. De 1920 à 1930, Dinard connut ainsi un renouveau de ses stations balnéaires.

La Première Guerre mondiale porta un premier mauvais coup à Dinard et la Seconde Guerre mondiale sonna définitivement le glas de Dinard station balnéaire à la renommée internationale.

Après guerre, les maires successifs tentèrent de redynamiser la ville en détruisant des éléments architecturaux existants pour la construction de nouveaux monuments culturels et autres. À partir des années 2000, la mairie misa beaucoup sur la culture, le label Ville d’Art et d’Histoire, avec chaque été deux expositions contemporaines, une exposition éducative en hiver et de nombreux festivals.

Géographie :

La station balnéaire de Dinard est située sur la Côte d’Émeraude, à proximité de la limite avec les Côtes-d’Armor et de la ville de Saint-Malo, où la Rance fait la séparation. C’est l’usine marémotrice de la Rance, située sur la commune de La Richardais, prouesse technologique des années 1960 et haut lieu touristique, qui relie Dinard et Saint-Malo.

Dans l’ancienne subdivision de l’évêché de Saint-Malo, avant la création des départements, la ville faisait partie du pays de Poudouvre. Lors de la création des départements, la ville de Saint-Malo qui souhaitait un département autour d’elle n’obtint pas gain de cause. En compensation, alors que l’embouchure de la Rance sépare le tracé des départements d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor (Côtes-du-Nord à l’époque), une enclave de la rive ouest, comprenant Dinard et les communes avoisinantes, a été rattachée à l’Ille-et-Vilaine. Dinard est le centre de la quatrième agglomération du département.

Non loin de là, se trouvent les îles Anglo-Normandes accessibles à une heure de navire à grande vitesse à partir de Saint-Malo ou à 15 minutes en avion à partir de l’aéroport de Saint-Malo-Dinard-Pleurtuit. Mais aussi, l’Île Harbour qui fait notamment partie de la commune de Dinard.

Les quatre principales plages de la ville sont les plages du Prieuré, de l’Écluse, de Saint-Énogat et du Port-Blanc. Il existe d’autres plages, non surveillées et de moindre taille, accessibles par le chemin côtier qui relie le Prieuré au Port-Blanc.

Dinard est localisée dans la partie médiane du domaine nord armoricain, unité géologique du Massif armoricain qui est le résultat de trois chaînes de montagnes successives. Le site géologique de Dinard se situe plus précisément dans un bassin sédimentaire essentiellement briovérien limité au sud par un important massif granitique cadomien, le pluton de Lanhélin qui fait partie d’un ensemble plus vaste, le batholite mancellien.

Son histoire géologique est aussi riche que la région dans laquelle elle se trouve.

Enfin, son climat est océanique. La station météorologique la plus proche se trouve sur le site de l’aéroport de Pleurtuit, à environ 5 kilomètres au sud de la commune.

Cf. Wikipédia.