Le Zimbabwe sauve ses filles !

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Enfin une très bonne nouvelle pour terminer la semaine de bonne humeur !

Le Zimbabwe a enfin interdit les mariages précoces ! Afin de mettre un terme aux mariages de mineures forcés bien souvent, concernant plus de 40% de la population, l’âge légal d’union est passé de 16 à 18 ans et toutes les unions ayant été auparavant célébrées avant cette limite seront proclamées inconstitutionnelles.

Le gouvernement de Robert Mugabe a donc officiellement rendu cette pratique illégale et par effet rétroactif tous les mariages célébrés avant cet âge. Les neuf membres de la Cour constitutionnelle ont pris cette décision le 20 janvier dernier en déclarant : « Personne au Zimbabwe ne pourra se marier y compris sous le régime de la loi coutumière ou sous couvert d’un rite religieux avant d’avoir atteint l’âge de 18 ans. »

L’effet rétroactif également pris en compte dans cette loi l’a été grâce à l’intervention de deux femmes, Loveness Mudzuru et Ruvimbo Tsopodzi, toutes deux mariées avant 18 ans, qui avaient saisi la Cour constitutionnelle et raconté les terribles épreuves qu’elles avaient endurées à cause de cette union non voulue qui les avaient éloignées du chemin de l’école et ainsi privées de la vie qu’elles avaient souhaitée. La première, mariée de force à 16 ans, mère de deux enfants à 18 ans, a exprimé son bonheur : « Je suis vraiment très heureuse que nous ayons aidé à faire du pays un endroit plus sûr pour les filles. »

L’avocat des deux plaignantes, Tendai Biti, à déclaré à l’AFP : « Les filles qui sont mariées tôt viennent souvent de familles pauvres, tout comme leur époux, et sont obligées de faire des enfants, perpétuant ainsi ce cycle de pauvreté. […] Ce jugement offre une réelle protection aux enfants et aux femmes qui sont les victimes malheureuses de mariages forcés. […] Il incombe maintenant aux législateurs de dire quelles seront les peines encourues par ceux qui se marient (avant 18 ans) ou qui forcent un enfant à se marier. »

C’est une énorme avancée pour les droits de la femme et de l’enfant ainsi qu’une véritable ouverture au changement qu’a offert le Zimbabwe à ses filles, après que l’Unicef a tiré la sonnette d’alarme en novembre 2015 en ayant prévenu le gouvernement zimbabwéen que s’il ne faisait rien d’ici 2050 le nombre de mariages forcés risquait de passer de 125 à 310 millions en Afrique.

Le directeur de l’ONG Plan International au Zimbabwe, Lennart Reinus a fait une dernière déclaration : Nous nous félicitons de cette loi. Le mariage précoce viole les droits fondamentaux des filles et des garçons et il affecte de manière disproportionnée les filles, les privant de leur droit à l’éducation et à la protection. Grâce à notre campagne mondiale contre le mariage précoce, un changement social et politique est en place. Nous sommes déterminés à poursuivre notre travail avec les communautés pour changer les normes sociales et culturelles sur le mariage précoce. »

Aujourd’hui, la Mauritanie, le Niger, le Tchad, la Centrafrique sont les pays africains où le taux de mariages forcés est le plus important et le Nigeria qui totalise 23 millions de filles mariées est le pays où elles sont les plus nombreuses.