#NoTeCalles

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Parce que beaucoup trop de femmes sont encore victimes de violences sexuelles dans le monde, il n’est pas inutile de rappeler les campagnes de lutte qui ont été lancées d’hier à aujourd’hui et malheureusement celles à venir, notamment la campagne #NoTeCalles

« Ne te tais pas », voilà le message de 3 femmes victimes d’agression sexuelle au Mexique qui a été transmis dans une vidéo, il y a un peu plus de deux mois.

Face à la caméra, elles se sont adressées aux femmes qui ont été, ou le seront peut-être un jour, dans leur situation, mais aussi en réponse à l’injustice et les réactions stupides de certains internautes à leur encontre.

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« J’en ai marre d’être poursuivie dans la rue chaque fois que je sors de ma maison »

Andrea Noel, journaliste freelance de 27 ans, a été agressée sexuellement en pleine rue le 8 mars dernier, en pleine journée internationale de la femme. Dans le quartier de Condesa à Mexico où elle y vit depuis 3 ans, alors qu’elle se promenait tranquillement dans la rue, un homme surgit derrière elle, souleva sa jupe et baissa sa petite culotte. Parvenant à accéder aux images de vidéo surveillance de la rue, elle les diffusa sur les réseaux sociaux pour un appel à témoin. Or, la réponse à cet appel ne fut absolument pas ce qu’elle imaginait. Non seulement, elle reçut des messages injurieux de la part d’internautes qui lui spécifiaient qu’au vu de la tenue qu’elle portait, elle avait mérité ce traitement, mais en plus, elle eut même droit aux menaces de mort.

C’est à partir de ce moment qu’elle décida, rejointe par deux autres femmes, Yakiri Rubi Rubio et Gabriela Nava, de lancer la campagne #NoTeCalles via une vidéo.

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Yakiri Rubi Rubio après son agression

Yakiri Rubio a vu sa vie basculée le 9 décembre 2013. Dans le quartier de Tepito à Mexico, en route pour rejoindre son amie, deux hommes l’agressèrent en la menaçant d’un couteau, la forcèrent à les suivre dans une chambre d’hôtel où elle fut battue, puis violée par l’un d’eux. Réussissant à s’emparer du couteau de son agresseur qu’elle retourna contre lui, elle le blessa mortellement à l’abdomen et au cou ; le violeur mourut quelques minutes plus tard. Demandant de l’aide auprès des policiers en patrouille, en sang et à moitié nue dans la rue, l’avant-bras ouvert sur une quinzaine de centimètres, elle fut emmenée par ces derniers et inculpée par la suite d’homicide, infraction passible de 20 à 60 ans de prison ; le second agresseur, le frère du violeur, s’était rendu à la police pour l’accuser de meurtre de son frère en prétextant une querelle d’amoureux. Argument que l’avocate de la défense réfuta au cours du procès, puisque Yakiri est lesbienne. Celle-ci gagna en appel et sortit de prison en mars 2014. Il a été également mis en lumière que des infractions à la loi avaient été commises. Le Bureau du procureur n’a ouvert qu’une enquête sur l’accusation de viol de Yakiri seulement 9 jours après les faits. Yakiri n’a pas non plus été examinée par un gynécologue, ni reçu de soins psychologiques ou de pilule contraceptive, comme la loi mexicaine l’exige. Aujourd’hui, sa plainte déposée pour viol a été classée sans suite par le service des poursuites du district fédéral qui a estimé que le violeur avait payé l’intégralité de son crime par sa mort. Quant au second agresseur, il n’a jamais été inquiété de rien et demeure en toute liberté.

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Gabriela Nava dénonce son agresseur dans sa vidéo postée sur sa page Facebook

Gabriela Nava, étudiante en licence dans la Communication à la Faculté d’Études Supérieures Acatlán (FES Acatlán) à Mexico a dénoncé dans une vidéo qu’elle a postée sur sa page Facebook son agresseur, un travailleur de l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM) connu pour des faits similaires, notamment dans la FES Iztacala, et qui travaille toujours dans le domaine de l’intendance dans la clinique d’Odontologie à la Faculté Acatlán. Dans cette vidéo, elle explique son agression, survenue le 28 mars passé, et les réactions des internautes : « Un homme a filmé sous ma jupe en montrant son pénis dans le bus que je prenais pour aller à la fac tous les jours. J’ai réussi à filmer son visage et j’ai été le dénoncer à la police et à tout le monde. Mais les personnes de ma fac et les internautes m’ont insultée et l’ont défendu. […] Ce qui m’est arrivée et à d’autres aurait pu être évité, pour cela il faut agir […] Cela ne peut plus continuer comme ça, j’invite les filles à dénoncer, à celles qui ne l’ont pas encore fait par peur ou par honte. »

Toutes les trois, ainsi réunies pour cette campagne #NoTeCalles dans cette vidéo commune du 14 avril dernier, ont exprimé en nommant la Commission Exécutive d’Aide aux Victimes, la CEAV, qu’au Mexique, 1 643 femmes sont agressées sexuellement et 7 sont assassinées par jour. Seulement 3 % des plaintes déposées font l’objet d’une ouverture d’enquête, comme elles en donnent la raison : « La plupart de ces cas ne sont pas rapportés, parce que les autorités blâment les femmes pour ce qu’elles portaient ou ce qu’elles faisaient. »

Enfin, au-delà des forces de l’ordre qui ne traitent pas ce problème très grave avec sérieux, c’est également l’influence malsaine des médias, surtout celle des réseaux sociaux qu’elles incriminent. Mais avec ténacité, elles encouragent les femmes à agir : « La violence envers les femmes n’est pas quelque chose de naturel. Ce n’est pas normal. Si quelqu’un t’agresse dans la rue dénonce-le. Ne te tais pas. »

Espérons que leur message sera réellement entendu et pour ma part que je ne reçoive pas non plus des messages d’insultes ni de menaces de mort en retour de cet article qui relaie ce message…

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Mexique : humiliations publiques d’enseignants pour « trahison »

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Il semblerait que l’Amérique latine soit sous les feux des projecteurs récemment, mais pas pour de bonnes raisons.

Au début du mois, c’était le Brésil qui défrayait la chronique avec des milliers de femmes qui manifestaient dans les villes principales du pays afin de dénoncer la « culture du viol »,   suite au viol collectif d’une adolescente de 16 ans par une trentaine d’hommes le 21 mai dernier, selon des sources.

Aujourd’hui, c’est le Mexique qui fait parler de lui. Ce 31 mai, un groupe d’une quinzaine d’enseignants et directeurs d’école ont été humiliés sur la place publique pour « trahison »

L’inqualifiable évènement s’est ainsi déroulé au Chiapas, État au sud du Mexique, mardi dernier. Cette équipe pédagogique, hommes et femmes confondus, ont subi des brimades de la part de leurs collègues qui les ont accusés d’avoir livrer les noms de leurs confrères grévistes aux autorités.

La raison de la grève portait contre la réforme de l’Éducation nationale de 2013, comme le rappelle l’Obs qui a fait référence à l’événement. Cette réforme décidée par le président Enrique Peña Nieto comprend notamment un contrôle régulier des enseignants qui au terme de 3 évaluations négatives sont interdits d’exercer. La loi avait d’ailleurs créé une véritable vague d’indignation dans le pays qui avait amené à une grève dirigée par la Coordination Nationale des Travailleurs de l’Enseignement, CNTE.

Ces personnes ont donc été contraintes de défiler pieds nus dans les rues de la ville de Comitàn avec des pancartes sur lesquelles était écrit le mot « traîtres », et selon la BBC qui a également relayé l’information, certains parmi eux ont même été tondus en public.

Le lendemain de cet abominable avilissement, le secrétaire de l’Éducation Aurelio Nuño Mayer a de suite réagi : « Je veux dire toute ma gratitude à ces enseignantes et ces enseignants et leur dire qu’ils ne sont pas seuls » tout précisant que le Secrétariat de l’Éducation travaillait conjointement avec le Procureur général de l’État de Chiapas pour arrêter les responsables et les sanctionner. Il s’est aussi adressé à la CNTE en déclarant : « De telles pratiques illégales […] humiliantes et inacceptables ne peuvent pas faire partie de la vie d’un enseignant ou d’une enseignante »

Au regard de ces évènements, nous nous apercevons malheureusement que cette vague de violence qui grossit de plus en plus n’est pas uniquement liée au terrorisme mais qu’elle touche tout le monde, n’importe où, dans n’importe quel domaine, n’importe quel corps professionnels. Et si cette violence continue d’accroître, bientôt un boulanger risquerait de se faire raser le crâne, non plus pour ses origines, mais pour avoir proposer un pain qui ne conviendrait pas à sa clientèle…

Au Mexique, des policières insolites malgré elles…

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Dans le genre des beautés insolites, il n’y a pas que la nature qui en regorge… Sauf qu’ici ces beautés ne sont pas forcément à leur avantage…

Dans la ville d’Acapulco, au Mexique, ville la plus dangereuse du pays, une unité féminine de police est devenue célèbre, mais malheureusement pas grâce à ses performances.

Sous les ordres du chef de la police, Rolando Eugenio Hidalgo Eddy, les représentantes des forces de l’ordre sont dans l’obligation de porter un uniforme pour le moins surprenant.

Casquette à visière sur la tête, lunettes de soleil, chemise cintrée, pantalon moulant et des bottes en cuir à talon aiguille, ces policières doivent ainsi patrouiller en ville accoutrées de la sorte.

Et pourquoi ?

Pour tout simplement relancer le tourisme en chute à cause de la mauvaise réputation de la ville très connue pour sa violence exacerbée !

Recrutées uniquement selon des critères physiques, les policières sont ensuite affectées sur les centres touristiques de la ville. Strictement composée de jolies femmes sexy âgées de 18 à 28 ans, cette unité de « choc » a pour mission première de répondre aux questions des touristes sur les activités à réaliser en ville.

Le but ?

Ce chef de police souhaite rendre la ville plus attractive !

Or, celui-ci ne semble pas être à son premier coup d’essai concernant ce genre d’idées sexistes ; lorsqu’il travaillait pour L’État d’Aguascalientes, il avait déjà créé une équipe de policières vêtues d’habits très près du corps et chaussées aussi de talons hauts, règles que les jeunes femmes avaient été contraintes de suivre durant 6 ans.

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Cependant, il s’avère qu’il ne serait pas un cas isolé, puisque certains autres supérieurs ont confessé avoir été même jusqu’à encourager des officiers de police à draguer pendant leur service les vacanciers afin de permettre à ces derniers de quitter la ville avec une bonne impression !

Heureusement, ces exigences complètement saugrenues ont cessé en mars dernier suite à l’opinion publique qui ne prenait pas l’unité au sérieux et surtout estimait que le côté sexy, non seulement discréditait l’autorité policière, mais aussi créait un sentiment d’insécurité dans la ville.

Malgré tout, ce style d’idées aberrantes continue à se répandre au Mexique, ayant inspiré d’autres villes.

Mais pas que… puisque d’autres pays semblent avoir été atteints du phénomène, comme en Russie, même si récemment le ministère intérieur russe tente d’inverser la tendance en faisant la guerre aux jupes trop courtes des policières…

Toutefois, les opposants se sont organisés et poursuivent le combat.

Deux policières mexicaines ont porté plainte contre ce chef de police. Les femmes devaient subir régulièrement des entretiens où leur apparence était scrutée en étant même rappeler à l’ordre si leur poids augmentait.

L’ONG de défense des droits des femmes, Concidir Mujeres, a d’ailleurs apporté son soutien aux jeunes femmes, dont selon cette organisation ce style vestimentaire aurait engendré une hausse des poursuites judiciaires pour harcèlement sexuel.

Un monde à l’envers pour une unité censée également être à l’écoute des femmes victimes de violence !

Bon dimanche à tous !