Malawi : la « purification sexuelle » des femmes

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Le journal Le Monde a publié récemment une série de reportages dévoilant une tradition africaine interdite par la plupart des pays du continent, mais qui a toujours cours dans certaines régions éloignées de l’Angola, de la Côte d’Ivoire, de la Zambie, de l’Ouganda, de la Tanzanie, du Mozambique, du Kenya, du Congo, du Nigeria et plus particulièrement dans le sud du Malawi.

Le kusasa fumbi, littéralement « brosser la poussière », est une « purification sexuelle » ou « nettoyage sexuel ». C’est une coutume qui consiste à un rapport sexuel forcé et ritualisé après l’arrivée des premières règles de la fille ou après que la femme est devenue veuve ou vient de perdre un enfant. Elle est pratiquée par un homme, appelé le fisi signifiant « hyène », qui est payé pour ça. Elle peut être aussi effectuée par un futur mari.

Interdite depuis 2013 au Malawi, cette coutume perdure pourtant dans les zones reculées du sud du pays, notamment dans les districts de Chikwawa et de Nsanje. Le fisi initie ainsi les jeunes femmes généralement âgées de 12 à 17 ans, dans le cadre d’un rite de passage, l’initiation au sexe. Celui-ci dure 3 jours et la « hyène » est payée à chaque fois. La somme peut aller jusqu’à 30 €. Il est censé prévenir la maladie ou faciliter la procréation mais entraîne, au-delà du fait que ce soit ni plus ni moins un viol contractualisé, des cas de transmission de maladies comme le SIDA ou engendre des naissances non souhaitées. Le rituel nécessitant l’échange de fluides sexuels, les préservatifs sont interdits.

Au Malawi, ce sujet est devenu tabou depuis la condamnation de la « hyène » séropositive Eric Aniva en novembre 2016, un procès médiatisé à l’époque, suite au documentaire britannique le mettant en avant.